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Matériel 3-6 ans

digrammes rugueux montessori

AU, PH, EN font-ils partie des digrammes essentiels à montrer aux enfants pour qu’ils puissent encoder librement leur pensée ?

By | Matériel 3-6 ans | No Comments
Quels sont les digrammes ESSENTIELS à montrer aux enfants pour qu’ils puissent entrer tranquillement et naturellement dans la lecture ?

La pédagogie Montessori propose une progression bien précise pour accompagner l’enfant dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
La description de n
os séries d’écriture-lecture, conçues en respectant cette progression structurée, fait référence à la notion de digrammes essentiels : que sont-ils exactement, et en quoi se distinguent-ils des autres graphies complexes ? Comment trouvent-ils leur place dans la succession d’activités proposées à l’enfant pour apprendre à lire et à écrire ?

Les digrammes essentiels : une notion fondamentale dans l’apprentissage de l’écrit en pédagogie Montessori

Graphies simples et graphies complexes

Le français est une langue complexe, cela n’est plus à prouver ! La langue française dispose, en effet, de près de 190 graphèmes pour transcrire les 35 phonèmes qu’elle comporte.

La plupart de nos phonèmes (=sons) peuvent être transcrits avec une seule lettre. On appelle cela une graphie simple.
Mais d’autres phonèmes ont besoin de plusieurs lettres pour être transcrits : on les appelle alors des graphies complexes

Les graphies complexes peuvent s’écrire avec 2 lettres : on appelle cela un digramme ; d’autres graphies complexes peuvent s’écrire avec 3 lettres : on appelle cela un trigramme.

Graphie simple ou graphie complexe ? Quelques exemples

CH, OU, AU, PH, EIN, AIN, EAU, ET, ER, EZ sont des graphies complexes : chacune permet de transcrire un phonème donné.

Petite question piège : BL, PR, AR, GL, CL, CR sont-ils des graphies complexes ?
Eh non !
Certes, ces assemblages sont constitués de 2 lettres. Cependant, ils représentent non pas un seul phonème, mais DEUX phonèmes.
Ils ne font donc pas partie de la catégorie que nous étudions aujourd’hui, à savoir les graphies complexes, qui, elles, transcrivent un UNIQUE phonème ! 😊

Les digrammes essentiels ont une place à part…

Au sein de la catégorie, très fournie, des graphies complexes, on peut distinguer un petit sous-groupe particulier  dont l’enfant va avoir besoin rapidement pour pouvoir encoder tous les mots qu’il souhaite.

En effet, en pédagogie Montessori, pour accéder à la lecture « naturelle », l’enfant va d’abord apprendre à encoder, égrener les sons qui composent notre langue et les transcrire grâce à un alphabet mobile.

Mais, le français n’étant pas une langue phonétique, l’enfant, muni uniquement des graphies simples, va vite buter lorsqu’il va vouloir encoder, par exemple, maman ou lapin.

Il lui manque, en effet, les graphies complexes AN et IN sans lesquelles il lui est impossible d’encoder ces mots.
S’il souhaite écrire poire, il va également lui manquer la graphie complexe OI.
S’il souhaite écrire bonbon, il va également lui manquer la graphie complexe ON.

Pour débuter son apprentissage et se lancer dans l’écriture, l’enfant a besoin d’au moins une façon d’écrire chaque phonème. On va donc lui présenter, en plus des lettres simples, les digrammes les plus souvent utilisés pour transcrire les autres sons : ce sont les digrammes essentiels.

Pour pouvoir encoder tout ce qui lui passe par la tête, ce que l’on nomme écriture spontanée en pédagogie Montessori, l’enfant va ainsi avoir besoin, en plus des graphies simples, de quelques autres correspondances grapho-phonémiques supplémentaires : il va avoir besoin du CH (cheval), du OU (ours), du IN (indien), du AN (antilope), du UN (un), du ON (ongle), du GN (gnocchi), du OI (oie), du AI (aigle) et du EU (euro).

Et c’est tout ! 😊

C’est ce que nous nommons, à présent, les digrammes ESSENTIELS.

Un digramme est ESSENTIEL lorsqu’il permet de traduire graphiquement un phonème qui ne peut être représenté QUE par l’assemblage de 2 lettres.

Il est ESSENTIEL, parce que, sans lui, l’enfant ne peut pas agir-écrire de façon autonome, sans l’aide d’un adulte…

Lorsque plusieurs graphies sont possibles pour un même phonème (ex : IN/EIN/AIN ou AN/EN), la graphie la plus fréquemment utilisée en français est toujours celle qui est présentée prioritairement à l’enfant et qui est donc désignée comme étant ESSENTIELLE.

Un petit schéma vaut peut-être mieux que 1000 explications, n’est-ce pas ?

Les digrammes ESSENTIELS sont présentés un à un et indépendamment les uns des autres, sur le plan de la lecture et/ou de l’écriture dans notre 2ème série d’écriture-lecture.

2ème série d'écriture-lecture ; dictées muettes Montessori ; lecture du mot Montessori ; apprendre à lire et à écrire en pédagogie Montessori ; série orange Montessori ; mots à lire ; mots à écrire

Et l’orthographe dans tout ça ?

En pédagogie Montessori, lorsque l’enfant transcrit de façon spontanée ce qu’il entend de sa langue parlée, la notion d’orthographe doit être laissée de côté : on ne s’en préoccupe pas ! On ne veut surtout pas briser l’élan de l’enfant à encoder en le confrontant à la complexité de notre langue. On se contente de « l’égrenage » des sons ; peu importe que l’orthographe soit approximative !

Ainsi, un enfant pourra tout à fait écrire sinéma, lorsqu’il souhaitera évoquer le fait qu’il est allé au cinéma la veille : tous les sons nécessaires à la compréhension de ce qu’il veut exprimer sont présents et cela nous conviendra parfaitement, pendant un certain temps, celui de lancer l’enfant sur le chemin de la lecture…

L’idée n’est pas, bien sûr, d’enfermer l’enfant dans une orthographe erronée : ces approximations orthographiques ne constituent qu’un passage vers l’entrée en lecture naturelle de l’enfant. Dans la mesure où l’enfant qui encode (= compose avec l’alphabet mobile) ne sait pas relire ce qu’il a écrit, il ne peut mémoriser les erreurs orthographiques commises…

Un pas après l’autre !

Nota Bene hyper important : si des personnes sont choquées par cette notion d’orthographe malmenée par les premiers écrits des enfants, nos séries de mots à écrire sont là : elles sont conçues pour que l’enfant puisse transcrire ces mots sans aucune erreur orthographique, car les mots ont été choisis  tellement soigneusement que toutes les difficultés orthographiques du français en ont été éliminées  ! 😊

Les digrammes essentiels font partie du grand groupe des graphies complexes

Quelle différence y a-t-il entre digrammes essentiels et graphies complexes ? Quels sont les digrammes absolument essentiels à montrer à l’enfant au tout début de son apprentissage de l’écriture ?

Beaucoup de confusions règnent actuellement sur cette notion de digrammes, notamment chez les fournisseurs de matériel Montessori : lesquels faut-il vraiment montrer à l’enfant ? Lesquels sont indispensables ? Lesquels sont superfétatoires ?

Ce digramme est-il essentiel ? Quelques exemples

AU est-il un digramme ESSENTIEL à montrer à l’enfant ?
Réponse : non, car l’enfant dispose déjà de la graphie simple O pour pouvoir encoder, par exemple, le mot auto, qu’il pourra encoder, en début d’apprentissage, oto.

PH est-il un digramme ESSENTIEL à montrer à l’enfant ?
Réponse : non, car l’enfant dispose déjà de la graphie simple F pour pouvoir encoder, par exemple, le mot photo, qu’il encodera, dans ses débuts, foto.

ER est-il un digramme ESSENTIEL à montrer à l’enfant ?
Réponse : non, car l’enfant dispose déjà de la graphie simple é pour pouvoir encoder, par exemple, le mot tablier, qu’il encodera, dans ses débuts, tablié.

EN est-il un digramme ESSENTIEL à montrer à l’enfant ?
Réponse : non, car l’enfant dispose déjà du digramme essentiel AN pour pouvoir encoder, par exemple, le mot endive, qu’il encodera, dans ses débuts, andive.

Ainsi, au sein du grand ensemble des graphies complexes, on peut distinguer, comme nous le montre le schéma ci-dessous, les digrammes essentiels des autres graphies complexes.

Un schéma pour résumer l’ensemble des phonèmes et graphies de la langue française

Ainsi, ce que l’on voit sur le schéma, c’est que les autres graphies complexes représentent des phonèmes que l’enfant a déjà à sa disposition, soit avec les graphies (lettres) simples, soit avec les digrammes ESSENTIELS.

Il existe tellement de graphies complexes qu’on ne peut, bien sûr, pas s’attendre à ce que le jeune enfant en maîtrise toutes les subtilités, dès le début de son apprentissage !

Cela serait très décourageant pour lui !

Ces autres graphies complexes lui seront donc montrées ultérieurement, notamment dans notre 4ème série d’écriture-lecture

4ème série d'écriture-lecture ; dictées muettes Montessori ; lecture du mot Montessori ; apprendre à lire et à écrire en pédagogie Montessori ; série orange Montessori ; mots à lire ; mots à écrire

et dans les célèbres pochettes d’homophonies ou encore les petits livres des phonèmes.

Des fameuses difficultés orthographiques…

Les autres graphies complexes sont souvent nommées, en pédagogie Montessori, difficultés orthographiques.

Ce terme est impropre.

Car, avant d’apprendre l’orthographe, l’enfant doit apprendre à décoder ces autres graphies complexes ; il doit aussi les mémoriser, petit à petit, afin que, dès que ses yeux voient, par exemple, l’assemblage de lettres EIN, son cerveau, automatiquement, traduise par le son IN.

Enfin et seulement enfin quand l’enfant sera à l’aise avec la lecture, il commencera à s’intéresser aux nouveaux champs d’étude passionnants de la langue française que sont la structure grammaticale, l’étymologie (préfixes et suffixes), mais aussi l’orthographe d’usage et l’orthographe d’accord, la conjugaison.

Ces autres graphies complexes ne deviennent donc des difficultés orthographiques que lorsque l’enfant entre dans l’étude de l’orthographe. Auparavant, les dites « difficultés orthographiques » constituent des « difficultés de lecture ».

 

 

Et vous… Connaissiez-vous les digrammes Montessori essentiels ? Constatez-vous aussi que cette progression est optimale pour une entrée sereine dans l’écriture et la lecture ? N’hésitez pas à nous faire part de votre avis et de vos réactions en nous laissant un commentaire ci-dessous !

Dans un prochain article, nous vous expliquerons les choix faits autour de certains digrammes essentiels…

Images pour la conscience phonologique ; conscience phonémique

À quoi servent les images pour la conscience phonologique en Montessori ?

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Pourquoi utiliser des images pour développer la conscience phonologique en pédagogie Montessori ?

Quelle est l’utilité des images de conscience phonologique en pédagogie Montessori ?

Développer la conscience phonologique en pédagogie Montessori avec des images

 

Pour développer la conscience phonologique des enfants, et ainsi préparer en douceur leur apprentissage à la lecture et à l’écriture, l’approche Montessori se base principalement sur le fameux jeu « je devine » . Cependant, le matériel des images de conscience phonologique constitue un bon prolongement de celui-ci.

À quel moment l’introduire et dans quel but précis ? Pourquoi mettre l’accent sur le développement de la conscience phonologique, avant d’introduire l’unité syllabique ? Et pourquoi se focaliser sur le début des mots (les sons d’attaque) plutôt que sur les rimes ?

Les images de conscience phonologique viennent en prolongement naturel du jeu « Je devine »

Le jeu « Je devine » est pratiqué quotidiennement dans une classe 3-6 ans. C’est un jeu exceptionnellement collectif, animé ET dirigé par l’adulte. Ce dernier se sert d’une petite boîte d’objets pour rendre l’initiation à la phonologie TRÈS attractive !

Le jeu « je devine », un jeu collectif et quotidien, accompagné par l’adulte

La base de l’exercice de l’oreille repose donc sur le jeu « Je devine ». Ce jeu est initié QUOTIDIENNEMENT par l’adulte, d’une part car c’est par l’entraînement TRÈS RÉGULIER que l’automatisation de l’apprentissage se met en place, et d’autre part, car c’est l’adulte, seul initié au départ au « secret des mots », qui va donner à l’enfant le goût de ce nouvel exercice mental ! C’est aussi pour cela que ce petit jeu est exceptionnellement collectif, les enfants s’exerçant plutôt individuellement d’habitude en pédagogie Montessori.

L’adulte est donc l’initiateur, celui qui va allumer la flamme d’un nouvel intérêt. Sa présence est nécessaire, au minimum, jusqu’à ce que l’exercice soit compris par l’enfant. Elle permet d’éveiller l’intérêt et l’entrain des enfants aux jeux de phonologie, ce qui passe entre autres par l’utilisation de petits objets, que les enfants adorent découvrir !

La présence de l’adulte est également nécessaire pour maintenir la constance de l’entraînement : celui-ci doit être quotidien afin que, petit à petit, la conscience phonologique se forge, en un temps relativement court (une année environ, pour la majorité des enfants) et pour que l’automatisation de l’apprentissage advienne.

Lorsque l’enfant est nourri d’entrain et de motivation par le jeu « Je devine », qu’il voit pratiquer régulièrement dans sa classe, il arrive fréquemment que celui-ci ait envie de continuer à jouer, c’est-à-dire à exercer son oreille, en dehors de la présence et/ou de l’assistance de l’adulte.

Des petits objets vers les pochettes d’images

Pour que l’enfant puisse s’entraîner sans l’adulte, on ne va pas lui confier la fameuse et précieuse boîte de petits objets : afin de garder une partie de son attractivité grâce au mystère qui l’entoure, celle-ci doit rester dédiée à l’enseignant. On va ainsi plutôt proposer à l’enfant un autre matériel, composé d’images cette fois-ci et que l’on nomme « images pour la conscience phonologique ».

Ce matériel est mis à disposition de l’enfant sur l’étagère : il va pouvoir s’y exercer lorsqu’il le choisira. Seul ou avec un camarade, les images vont lui permettre de s’exercer, en toute autonomie, à aiguiser son oreille, à apprendre à discerner les sons qui composent un mot, et pour commencer à identifier les sons d’attaque.

Pourquoi travailler les phonèmes avant les syllabes ?

En effet, et contrairement à ce qui est proposé en général aux jeunes enfants, en pédagogie Montessori, on va d’abord porter notre attention sur la structure première de la langue, à savoir les phonèmes. Les phonèmes sont les unités sonores de base de notre langue orale.

Comme le dit si bien Stanislas Dehaene, les phonèmes sont un peu comme les briques d’un mur : pour pouvoir construire un mur (le langage oral), il nous faut rassembler des briques (les phonèmes), puis les lier entre elles.

Tout maçon digne de ce nom vous dira que des blocs « prêts à l’emploi» de plusieurs briques, entravent la construction d’un mur plus qu’ils ne la servent ! 😉 Ainsi, les syllabes sont, en fait, des « blocs » qui contiennent plusieurs unités phonétiques. Leur étude première constitue bien souvent un frein dans le développement de la conscience phonémique des jeunes enfants, car, pour pouvoir encoder, il faudra, à un moment ou à un autre, que l’enfant apprenne à déconstruire la syllabe qu’il aura appris à percevoir initialement comme une entité insécable.

Voilà pourquoi, en pédagogie Montessori, le travail autour des unités syllabiques est relégué à plus tard, lorsque l’enfant aura commencé à encoder et décoder ses premiers mots !

Pourquoi attirer l’attention des enfants sur le phonème initial, plutôt que sur le phonème final ?

Au lieu de focaliser l’attention de l’enfant vers la fin des mots avec l’écoute des rimes, sous prétexte de facilité, la pédagogie Montessori propose d’initier l’enfant très tôt (dès 3 ans) à conscientiser les sons qui composent les mots de notre langue dans le sens où ils se prononcent. Ce sens est représenté de la même manière que notre écriture occidentale, de gauche à droite.

Ainsi, dès ses premiers jeux de phonologie, l’enfant est invité à tendre l’oreille et à discerner le premier son d’un mot donné, le son d’attaque : carotte commence par le son /k/, épine commence par le son /e/.

Certes, au départ, ce son d’attaque peut être plus difficilement perceptible qu’une rime à la fin d’un mot, et les enfants peuvent mettre un petit moment à comprendre ce que l’on cherche à entendre.

Mais, aidés par l’adulte et surtout par l’exemple des plus grands, les enfants vont vite saisir le jeu auditif auquel ils sont conviés… et ils vont ADORER s’entraîner, pendant des moments formels ou plus informels ! 🙂

Ainsi guidés doucement et habilement, je dirais même naturellement, vers l’exercice de leur audition « dans le bon sens », ils discriminent petit à petit l’ensemble des phonèmes qui composent un mot. Cette compétence les conduira naturellement, là aussi, vers l’écriture, à savoir la composition de mots ou de morceaux de phrases, libres et/ou suggérés.

Mais n’allons pas trop vite, et revenons à nos exercices de conscience phonologique !

Description et utilisation du matériel des images de conscience phonologique

Ce matériel est constitué de pochettes : il en existe une pour chaque phonème simple. Chacune de ces pochettes contient 5 images.

Lors de la présentation, l’adulte va choisir 2 pochettes, correspondant à 2 phonèmes clairement distincts. En effet, on ne va pas d’entrée de jeu proposer à l’enfant de s’exercer avec des sons très proches sur le plan auditif, comme /b/ et /d/, ce qui pourrait être source de confusion pour lui.

L’adulte sort donc les images contenues dans les 2 pochettes choisies, et montre à l’enfant comment les mélanger. Puis il place en haut de la table, d’un côté la pochette du phonème /r/ par exemple, et de l’autre celle du phonème /s/. L’adulte veille à organiser très clairement l’espace de travail de l’enfant, notamment en séparant bien spatialement les 2 concepts étudiés.

Quatre étapes sont ensuite proposées à l’enfant :

  1. prendre une image,
  2. la nommer,
  3. écouter par quel son commence le mot,
  4. placer l’image sous le phonème correspondant.

À la fin de l’activité, 5 images doivent donc se trouver sous chaque phonème ; pas plus, pas moins. Cela peut être un petit moyen d’auto-contrôle de l’enfant : si la longueur des 2 colonnes obtenues n’est pas égale, c’est qu’il y a sans doute une erreur quelque part 😅

Un mot sur la posture de l’adulte

Mais attention à ne pas se focaliser sur les potentielles erreurs de l’enfant, ni sur la petit forme d’auto-contrôle suggérée ici : ces erreurs sont normales, elles font partie intégrante de son processus d’apprentissage ! L’erreur est le signe manifeste que l’enfant est en train d’apprendre et qu’il est activement impliqué dans la construction des nouveaux circuits neuronaux nécessaires à ses futures compétences.

Toute intervention de l’adulte, même bien intentionnée, pour « corriger » l’enfant, désigner ses erreurs ou même l’inciter à « faire plus attention » ou à « reprendre son exercice » peuvent, malheureusement, mettre à mal son élan intérieur, son appétence et son intérêt pour l’exercice. En effet, l’adulte est très souvent convaincu de rendre service à l’enfant en lui montrant ses erreurs !

Le plus important est :

  • que l’enfant s’exerce beaucoup ;
  • qu’il garde intacts sa motivation intrinsèque et son entrain !

Un matériel qui encourage l’autonomie et la confiance en soi

Revenons à nos images pour la conscience phonologique : au fur et à mesure qu’il va s’exercer, l’enfant va prendre de l’assurance et un jour, peut-être, au lieu de prendre 2 pochettes, il va en prendre 3… ou même davantage ! Selon son initiative.

Il va ensuite essayer de retrouver la place de chaque image, sous et dans chaque pochette.

Un éducateur d’école Montessori nous a témoigné un jour que c’est avec ce matériel que des petites filles avaient déclenché le phénomène montessorien nommé « explosion de l’écriture » : elles avaient en effet, dans leur enthousiasme pour l’exercice, sorti et mélange le contenu des 21 pochettes, soit 105 images à trier au total !! Elles y avaient passé des heures, mais étaient ressorties victorieuses de l’exercice, avec une nouvelle compétence à la clé. Quelle fierté !

Inutile de préciser que, bien entendu, ce n’était pas l’éducateur qui les avait incitées à se lancer dans une telle tâche (nommée un « grand travail » en pédagogie Montessori) et qu’elles avaient, une fois de plus, dépassé toutes les attentes de l’adulte.

L’importance de bien formuler la consigne

Dernière précision : avec le matériel des images pour la conscience phonologique, il est important que l’enfant puisse se concentrer sur une consigne précise et positive.

Il doit pouvoir se demander, par exemple en prenant l’image du soleil, « est-ce que j’entends /sss/ lorsque je dis “soleil” ? » et le cas échéant, poser l’image du soleil sous le dessin de la lettre S. Une consigne formulée de manière négative serait « lorsque je dis “soleil”, je n’entends pas /a/, donc je pose l’image du soleil sous la lettre A barrée qui signifie qu’on n’entend pas le son de cette lettre dans ce mot ».

Découvrez vite notre pack complet des images pour la conscience phonologique !

Belle journée à tous !

frise phonetique dans une classe 3-6 ans montessori

Quels affichages dans une classe Montessori 3-6 ans ?

By | Matériel 3-6 ans | No Comments

En pédagogie Montessori, on est hyper attentif à offrir aux yeux des enfants un environnement épuré, qui favorise au maximum leurs possibilités de concentration. C’est pourquoi, contrairement à de nombreux lieux qui leur sont destinés, on ne place, dans une classe Montessori qu’un nombre restreint d’éléments visuels autres que le matériel didactique. Cependant, quelques affichagesIl s’agit d’abord, choisis soigneusement, peuvent s’avérer bien utiles pour consolider quelques apprentissages en cours. Découvrons lesquels ensemble !

Distinguer affichages culturels, affichages esthétiques et

affichages pédagogiques

Il s’agit d’abord de distinguer de quel type d’affichage l’on parle : certains affichages sont à visée esthétique ; ils contribuent à créer une ambiance chaleureuse et un environnement agréable pour les enfants. Dans une classe Montessori, on veille à renouveler ce type d’affichages régulièrement afin qu’ils continuent à être perçus par les « petits habitants de la classe », c’est à dire les enfants, pour lesquels on prépare avec tant de soin leur milieu d’évolution quotidien. On peut, pour cela, par exemple, suivre le rythme des saisons ou s’inspirer des différents thèmes abordés en classe en cours de l’année.

D’autres affichages peuvent être à visée culturelle : cela peut être des affiches de film, des photographies, des œuvre d’art… Ce type d’affichage peut constituer de magnifiques sources d’inspiration pour les enfants et éveiller en douceur leur fibre artistique.

Enfin, il existe quelques affichages à portée pédagogique qui servent de référents quotidiens aux enfants. Ils permettent l’exploration, mais aussi l’approfondissement et la consolidation de certains apprentissages. Bien choisis et bien utilisés, ils peuvent s’avérer être tout aussi utiles que le matériel didactique traditionnellement disposé sur les étagères !

Quels sont les affichages pédagogiques utilisés dans une classe Montessori 3-6 ans ?

Ce sont les affichages qui SERVENT quotidiennement aux enfants, et qui demeurent VIVANTS au fil du temps.

Voici quelques exemples de tels affichages  :

  • La poutre du temps : elle sert à matérialiser, d’une façon linéaire, le temps qui passe et les 365 jours de l’année.
La poutre du temps de Milesstory et son très bon article associé

 

frise alphabet montessori
La frise du chant des lettres

 

frise Montessori des digrammes essentiels
La frise des digrammes essentiels

 

  • La frise numérique incite les enfants à compter et à mémoriser nom et représentation symbolique.

Un exemple de frise numérique

 

Prendre la décision de choisir, puis de maintenir un affichage en classe

La décision d’afficher un élément ou un autre ne doit pas venir du besoin de l’éducateur-enseignant, qui va avoir tendance à mettre au mur tout ce qu’il lui paraît important que l’enfant acquière.

L’important, c’est de savoir pourquoi on affiche et pourquoi on n’affiche pas ; l’important, c’est le sens que l’on donne et que l’on trouve à nos actions. Toujours dans l’idée d’agir au plus près des besoins et de l’intérêt des enfants…..tout en sachant que ceux-ci varient selon la composition du groupe, selon leur provenance sociale, selon l’époque de l’année, selon le groupe classe du moment….

La décision d’afficher ou de ne pas afficher doit donc être entièrement guidée par les besoins observés des enfants et par la vie de la classe.

Par la suite, le maintien d’un affichage résulte de la réponse aux questions suivantes :

  • Est-il régulièrement investi, observé par les enfants ?
  • Sert-il leurs intérêts, leurs activités spontanées ?
  • Est-il le lieu d’échanges et d’interactions entre les enfants ?
  • Sert-il leur autonomie et leurs possibilités de se développer et de progresser ?

Certains affichages favorisent l’engagement spontané des enfants dans des activités d’exploration

Des affichages bien choisis favorisent naturellement les échanges spontanés entre les enfants.

Mais d’autres types d’activités peuvent naître au contact des affichages sus-mentionnés. Il peut ainsi arriver aux enfants :

  • d’installer une table sous la frise du chant des lettres et de s’exercer à écrire des lettres ;
  • de discuter du nom des animaux et de leur son d’attaque ;
  • de prendre une lettre rugueuse et d’aller chercher l’image associée pour retrouver le son de la lettre ;
  • d’énumérer spontanément, pour se les remémorer, tous les chants des lettres de la frise alphabétique ou tous les nombres de la frise numérique ;
  • d’initier les plus jeunes aux noms des animaux ainsi qu’à leur son d’attaque ;
  • de compter la frise numérique devant de plus jeunes…
  • de discuter des anniversaires à venir ou d’autres événements sur la poutre du temps…

Ces affichages permettent aux enfants de faire de nouvelles découvertes

En observant la frise du chant des lettres, les enfants découvrent par exemple qu’il y a plusieurs façons d’écrire une même lettre. Certains découvrent ainsi, parfois au bout d’un an ou deux passés au sein de la classe, qu’il existe une autre façon d’écrire les lettres que la cursive minuscule : il existe aussi la cursive majuscule comme au début de leur prénom ou de celui de leur copain…

D’autres enfants peuvent se mettre spontanément à compter tous les nombres présents sur la frise numérique et se rendre compte qu’ils sont capable de compter jusqu’à 139 ! Ce constat peut susciter chez eux l’envie de « faire la chaîne de 1000 » et donc de se dépasser…

Le mouvement, c’est la vie : faire évoluer les affichages de la classe

Un affichage qui ne « vit » pas, comme tout matériel didactique, questionne l’environnement que l’on a préparé pour les enfants. Les affichages, quels qu’ils soient, ne dérogent pas à cette règle : si malgré des essais, il n’y a pas d’accroche de la part des enfants, l’éducateur enlève l’affichage… momentanément ou définitivement !

La vie, c’est du mouvement ; une classe, c’est du mouvement permanent et de l’adaptation régulière à ce qui s’y joue !

Êtes-vous prêts à constater par vous-mêmes la puissance de certains affichages pédagogiques soigneusement choisis dans votre classe 3-6 ans ? Découvrez notre frise du chant des lettres et notre frise des digrammes essentiels ! Imprimées sur de la bâche plastique indestructible et placée à hauteur des yeux d’enfants, elles constituent des supports réels et quotidiens à l’apprentissage des graphèmes et de leur « chant ».