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Agnès Putoud

Images pour la conscience phonologique ; conscience phonémique

À quoi servent les images pour la conscience phonologique en Montessori ?

By | Matériel 3-6 ans | No Comments

Pourquoi utiliser des images pour développer la conscience phonologique en pédagogie Montessori ?

Quelle est l’utilité des images de conscience phonologique en pédagogie Montessori ?

Développer la conscience phonologique en pédagogie Montessori avec des images

 

Pour développer la conscience phonologique des enfants, et ainsi préparer en douceur leur apprentissage à la lecture et à l’écriture, l’approche Montessori se base principalement sur le fameux jeu « je devine » . Cependant, le matériel des images de conscience phonologique constitue un bon prolongement de celui-ci.

À quel moment l’introduire et dans quel but précis ? Pourquoi mettre l’accent sur le développement de la conscience phonologique, avant d’introduire l’unité syllabique ? Et pourquoi se focaliser sur le début des mots (les sons d’attaque) plutôt que sur les rimes ?

Les images de conscience phonologique viennent en prolongement naturel du jeu « Je devine »

Le jeu « Je devine » est pratiqué quotidiennement dans une classe 3-6 ans. C’est un jeu exceptionnellement collectif, animé ET dirigé par l’adulte. Ce dernier se sert d’une petite boîte d’objets pour rendre l’initiation à la phonologie TRÈS attractive !

Le jeu « je devine », un jeu collectif et quotidien, accompagné par l’adulte

La base de l’exercice de l’oreille repose donc sur le jeu « Je devine ». Ce jeu est initié QUOTIDIENNEMENT par l’adulte, d’une part car c’est par l’entraînement TRÈS RÉGULIER que l’automatisation de l’apprentissage se met en place, et d’autre part, car c’est l’adulte, seul initié au départ au « secret des mots », qui va donner à l’enfant le goût de ce nouvel exercice mental ! C’est aussi pour cela que ce petit jeu est exceptionnellement collectif, les enfants s’exerçant plutôt individuellement d’habitude en pédagogie Montessori.

L’adulte est donc l’initiateur, celui qui va allumer la flamme d’un nouvel intérêt. Sa présence est nécessaire, au minimum, jusqu’à ce que l’exercice soit compris par l’enfant. Elle permet d’éveiller l’intérêt et l’entrain des enfants aux jeux de phonologie, ce qui passe entre autres par l’utilisation de petits objets, que les enfants adorent découvrir !

La présence de l’adulte est également nécessaire pour maintenir la constance de l’entraînement : celui-ci doit être quotidien afin que, petit à petit, la conscience phonologique se forge, en un temps relativement court (une année environ, pour la majorité des enfants) et pour que l’automatisation de l’apprentissage advienne.

Lorsque l’enfant est nourri d’entrain et de motivation par le jeu « Je devine », qu’il voit pratiquer régulièrement dans sa classe, il arrive fréquemment que celui-ci ait envie de continuer à jouer, c’est-à-dire à exercer son oreille, en dehors de la présence et/ou de l’assistance de l’adulte.

Des petits objets vers les pochettes d’images

Pour que l’enfant puisse s’entraîner sans l’adulte, on ne va pas lui confier la fameuse et précieuse boîte de petits objets : afin de garder une partie de son attractivité grâce au mystère qui l’entoure, celle-ci doit rester dédiée à l’enseignant. On va ainsi plutôt proposer à l’enfant un autre matériel, composé d’images cette fois-ci et que l’on nomme « images pour la conscience phonologique ».

Ce matériel est mis à disposition de l’enfant sur l’étagère : il va pouvoir s’y exercer lorsqu’il le choisira. Seul ou avec un camarade, les images vont lui permettre de s’exercer, en toute autonomie, à aiguiser son oreille, à apprendre à discerner les sons qui composent un mot, et pour commencer à identifier les sons d’attaque.

Pourquoi travailler les phonèmes avant les syllabes ?

En effet, et contrairement à ce qui est proposé en général aux jeunes enfants, en pédagogie Montessori, on va d’abord porter notre attention sur la structure première de la langue, à savoir les phonèmes. Les phonèmes sont les unités sonores de base de notre langue orale.

Comme le dit si bien Stanislas Dehaene, les phonèmes sont un peu comme les briques d’un mur : pour pouvoir construire un mur (le langage oral), il nous faut rassembler des briques (les phonèmes), puis les lier entre elles.

Tout maçon digne de ce nom vous dira que des blocs « prêts à l’emploi» de plusieurs briques, entravent la construction d’un mur plus qu’ils ne la servent ! 😉 Ainsi, les syllabes sont, en fait, des « blocs » qui contiennent plusieurs unités phonétiques. Leur étude première constitue bien souvent un frein dans le développement de la conscience phonémique des jeunes enfants, car, pour pouvoir encoder, il faudra, à un moment ou à un autre, que l’enfant apprenne à déconstruire la syllabe qu’il aura appris à percevoir initialement comme une entité insécable.

Voilà pourquoi, en pédagogie Montessori, le travail autour des unités syllabiques est relégué à plus tard, lorsque l’enfant aura commencé à encoder et décoder ses premiers mots !

Pourquoi attirer l’attention des enfants sur le phonème initial, plutôt que sur le phonème final ?

Au lieu de focaliser l’attention de l’enfant vers la fin des mots avec l’écoute des rimes, sous prétexte de facilité, la pédagogie Montessori propose d’initier l’enfant très tôt (dès 3 ans) à conscientiser les sons qui composent les mots de notre langue dans le sens où ils se prononcent. Ce sens est représenté de la même manière que notre écriture occidentale, de gauche à droite.

Ainsi, dès ses premiers jeux de phonologie, l’enfant est invité à tendre l’oreille et à discerner le premier son d’un mot donné, le son d’attaque : carotte commence par le son /k/, épine commence par le son /e/.

Certes, au départ, ce son d’attaque peut être plus difficilement perceptible qu’une rime à la fin d’un mot, et les enfants peuvent mettre un petit moment à comprendre ce que l’on cherche à entendre.

Mais, aidés par l’adulte et surtout par l’exemple des plus grands, les enfants vont vite saisir le jeu auditif auquel ils sont conviés… et ils vont ADORER s’entraîner, pendant des moments formels ou plus informels ! 🙂

Ainsi guidés doucement et habilement, je dirais même naturellement, vers l’exercice de leur audition « dans le bon sens », ils discriminent petit à petit l’ensemble des phonèmes qui composent un mot. Cette compétence les conduira naturellement, là aussi, vers l’écriture, à savoir la composition de mots ou de morceaux de phrases, libres et/ou suggérés.

Mais n’allons pas trop vite, et revenons à nos exercices de conscience phonologique !

Description et utilisation du matériel des images de conscience phonologique

Ce matériel est constitué de pochettes : il en existe une pour chaque phonème simple. Chacune de ces pochettes contient 5 images.

Lors de la présentation, l’adulte va choisir 2 pochettes, correspondant à 2 phonèmes clairement distincts. En effet, on ne va pas d’entrée de jeu proposer à l’enfant de s’exercer avec des sons très proches sur le plan auditif, comme /b/ et /d/, ce qui pourrait être source de confusion pour lui.

L’adulte sort donc les images contenues dans les 2 pochettes choisies, et montre à l’enfant comment les mélanger. Puis il place en haut de la table, d’un côté la pochette du phonème /r/ par exemple, et de l’autre celle du phonème /s/. L’adulte veille à organiser très clairement l’espace de travail de l’enfant, notamment en séparant bien spatialement les 2 concepts étudiés.

Quatre étapes sont ensuite proposées à l’enfant :

  1. prendre une image,
  2. la nommer,
  3. écouter par quel son commence le mot,
  4. placer l’image sous le phonème correspondant.

À la fin de l’activité, 5 images doivent donc se trouver sous chaque phonème ; pas plus, pas moins. Cela peut être un petit moyen d’auto-contrôle de l’enfant : si la longueur des 2 colonnes obtenues n’est pas égale, c’est qu’il y a sans doute une erreur quelque part 😅

Un mot sur la posture de l’adulte

Mais attention à ne pas se focaliser sur les potentielles erreurs de l’enfant, ni sur la petit forme d’auto-contrôle suggérée ici : ces erreurs sont normales, elles font partie intégrante de son processus d’apprentissage ! L’erreur est le signe manifeste que l’enfant est en train d’apprendre et qu’il est activement impliqué dans la construction des nouveaux circuits neuronaux nécessaires à ses futures compétences.

Toute intervention de l’adulte, même bien intentionnée, pour « corriger » l’enfant, désigner ses erreurs ou même l’inciter à « faire plus attention » ou à « reprendre son exercice » peuvent, malheureusement, mettre à mal son élan intérieur, son appétence et son intérêt pour l’exercice. En effet, l’adulte est très souvent convaincu de rendre service à l’enfant en lui montrant ses erreurs !

Le plus important est :

  • que l’enfant s’exerce beaucoup ;
  • qu’il garde intacts sa motivation intrinsèque et son entrain !

Un matériel qui encourage l’autonomie et la confiance en soi

Revenons à nos images pour la conscience phonologique : au fur et à mesure qu’il va s’exercer, l’enfant va prendre de l’assurance et un jour, peut-être, au lieu de prendre 2 pochettes, il va en prendre 3… ou même davantage ! Selon son initiative.

Il va ensuite essayer de retrouver la place de chaque image, sous et dans chaque pochette.

Un éducateur d’école Montessori nous a témoigné un jour que c’est avec ce matériel que des petites filles avaient déclenché le phénomène montessorien nommé « explosion de l’écriture » : elles avaient en effet, dans leur enthousiasme pour l’exercice, sorti et mélange le contenu des 21 pochettes, soit 105 images à trier au total !! Elles y avaient passé des heures, mais étaient ressorties victorieuses de l’exercice, avec une nouvelle compétence à la clé. Quelle fierté !

Inutile de préciser que, bien entendu, ce n’était pas l’éducateur qui les avait incitées à se lancer dans une telle tâche (nommée un « grand travail » en pédagogie Montessori) et qu’elles avaient, une fois de plus, dépassé toutes les attentes de l’adulte.

L’importance de bien formuler la consigne

Dernière précision : avec le matériel des images pour la conscience phonologique, il est important que l’enfant puisse se concentrer sur une consigne précise et positive.

Il doit pouvoir se demander, par exemple en prenant l’image du soleil, « est-ce que j’entends /sss/ lorsque je dis “soleil” ? » et le cas échéant, poser l’image du soleil sous le dessin de la lettre S. Une consigne formulée de manière négative serait « lorsque je dis “soleil”, je n’entends pas /a/, donc je pose l’image du soleil sous la lettre A barrée qui signifie qu’on n’entend pas le son de cette lettre dans ce mot ».

Découvrez vite notre pack complet des images pour la conscience phonologique !

Belle journée à tous !

frise phonetique dans une classe 3-6 ans montessori

Quels affichages dans une classe Montessori 3-6 ans ?

By | Matériel 3-6 ans | No Comments

En pédagogie Montessori, on est hyper attentif à offrir aux yeux des enfants un environnement épuré, qui favorise au maximum leurs possibilités de concentration. C’est pourquoi, contrairement à de nombreux lieux qui leur sont destinés, on ne place, dans une classe Montessori qu’un nombre restreint d’éléments visuels autres que le matériel didactique. Cependant, quelques affichagesIl s’agit d’abord, choisis soigneusement, peuvent s’avérer bien utiles pour consolider quelques apprentissages en cours. Découvrons lesquels ensemble !

Distinguer affichages culturels, affichages esthétiques et

affichages pédagogiques

Il s’agit d’abord de distinguer de quel type d’affichage l’on parle : certains affichages sont à visée esthétique ; ils contribuent à créer une ambiance chaleureuse et un environnement agréable pour les enfants. Dans une classe Montessori, on veille à renouveler ce type d’affichages régulièrement afin qu’ils continuent à être perçus par les « petits habitants de la classe », c’est à dire les enfants, pour lesquels on prépare avec tant de soin leur milieu d’évolution quotidien. On peut, pour cela, par exemple, suivre le rythme des saisons ou s’inspirer des différents thèmes abordés en classe en cours de l’année.

D’autres affichages peuvent être à visée culturelle : cela peut être des affiches de film, des photographies, des œuvre d’art… Ce type d’affichage peut constituer de magnifiques sources d’inspiration pour les enfants et éveiller en douceur leur fibre artistique.

Enfin, il existe quelques affichages à portée pédagogique qui servent de référents quotidiens aux enfants. Ils permettent l’exploration, mais aussi l’approfondissement et la consolidation de certains apprentissages. Bien choisis et bien utilisés, ils peuvent s’avérer être tout aussi utiles que le matériel didactique traditionnellement disposé sur les étagères !

Quels sont les affichages pédagogiques utilisés dans une classe Montessori 3-6 ans ?

Ce sont les affichages qui SERVENT quotidiennement aux enfants, et qui demeurent VIVANTS au fil du temps.

Voici quelques exemples de tels affichages  :

  • La poutre du temps : elle sert à matérialiser, d’une façon linéaire, le temps qui passe et les 365 jours de l’année.
La poutre du temps de Milesstory et son très bon article associé

 

frise alphabet montessori
La frise du chant des lettres

 

frise Montessori des digrammes essentiels
La frise des digrammes essentiels

 

  • La frise numérique incite les enfants à compter et à mémoriser nom et représentation symbolique.

Un exemple de frise numérique

 

Prendre la décision de choisir, puis de maintenir un affichage en classe

La décision d’afficher un élément ou un autre ne doit pas venir du besoin de l’éducateur-enseignant, qui va avoir tendance à mettre au mur tout ce qu’il lui paraît important que l’enfant acquière.

L’important, c’est de savoir pourquoi on affiche et pourquoi on n’affiche pas ; l’important, c’est le sens que l’on donne et que l’on trouve à nos actions. Toujours dans l’idée d’agir au plus près des besoins et de l’intérêt des enfants…..tout en sachant que ceux-ci varient selon la composition du groupe, selon leur provenance sociale, selon l’époque de l’année, selon le groupe classe du moment….

La décision d’afficher ou de ne pas afficher doit donc être entièrement guidée par les besoins observés des enfants et par la vie de la classe.

Par la suite, le maintien d’un affichage résulte de la réponse aux questions suivantes :

  • Est-il régulièrement investi, observé par les enfants ?
  • Sert-il leurs intérêts, leurs activités spontanées ?
  • Est-il le lieu d’échanges et d’interactions entre les enfants ?
  • Sert-il leur autonomie et leurs possibilités de se développer et de progresser ?

Certains affichages favorisent l’engagement spontané des enfants dans des activités d’exploration

Des affichages bien choisis favorisent naturellement les échanges spontanés entre les enfants.

Mais d’autres types d’activités peuvent naître au contact des affichages sus-mentionnés. Il peut ainsi arriver aux enfants :

  • d’installer une table sous la frise du chant des lettres et de s’exercer à écrire des lettres ;
  • de discuter du nom des animaux et de leur son d’attaque ;
  • de prendre une lettre rugueuse et d’aller chercher l’image associée pour retrouver le son de la lettre ;
  • d’énumérer spontanément, pour se les remémorer, tous les chants des lettres de la frise alphabétique ou tous les nombres de la frise numérique ;
  • d’initier les plus jeunes aux noms des animaux ainsi qu’à leur son d’attaque ;
  • de compter la frise numérique devant de plus jeunes…
  • de discuter des anniversaires à venir ou d’autres événements sur la poutre du temps…

Ces affichages permettent aux enfants de faire de nouvelles découvertes

En observant la frise du chant des lettres, les enfants découvrent par exemple qu’il y a plusieurs façons d’écrire une même lettre. Certains découvrent ainsi, parfois au bout d’un an ou deux passés au sein de la classe, qu’il existe une autre façon d’écrire les lettres que la cursive minuscule : il existe aussi la cursive majuscule comme au début de leur prénom ou de celui de leur copain…

D’autres enfants peuvent se mettre spontanément à compter tous les nombres présents sur la frise numérique et se rendre compte qu’ils sont capable de compter jusqu’à 139 ! Ce constat peut susciter chez eux l’envie de « faire la chaîne de 1000 » et donc de se dépasser…

Le mouvement, c’est la vie : faire évoluer les affichages de la classe

Un affichage qui ne « vit » pas, comme tout matériel didactique, questionne l’environnement que l’on a préparé pour les enfants. Les affichages, quels qu’ils soient, ne dérogent pas à cette règle : si malgré des essais, il n’y a pas d’accroche de la part des enfants, l’éducateur enlève l’affichage… momentanément ou définitivement !

La vie, c’est du mouvement ; une classe, c’est du mouvement permanent et de l’adaptation régulière à ce qui s’y joue !

Êtes-vous prêts à constater par vous-mêmes la puissance de certains affichages pédagogiques soigneusement choisis dans votre classe 3-6 ans ? Découvrez notre frise du chant des lettres et notre frise des digrammes essentiels ! Imprimées sur de la bâche plastique indestructible et placée à hauteur des yeux d’enfants, elles constituent des supports réels et quotidiens à l’apprentissage des graphèmes et de leur « chant ».